L’adversaire de la démocratie

Le 22 janvier 2012, en campagne électorale pour les élections présidentielles à venir quelques mois plus tard, François Hollande déclarait « Mon véritable ennemi, c’est la finance ». Qu’en est-il de la démocratie ?

Vénéneux intérieur, conciliant extérieur

Fondamentalement, cette phrase choc était pleine de bon sens. Cependant, elle n’aurait été valable que si le personnage avait été foncièrement honnête. Une fois élu, il n’a pas fallu longtemps pour que monsieur Hollande démontre par ses actes que ce n’était dans sa bouche qu’un slogan pour piéger les gogos. Son ancien ministre de l’économie et des finance, Emmanuel Macron, remportait à son tour cinq ans plus tard le scrutin présidentiel. Or ce dernier, également lié à la banque Rothschild, a montré à quel point la finance était son amie intime.

Mais cette petite phrase de François Hollande était entendue par des personnes croyant encore que la France était une démocratie. La désillusion est d’autant plus cruelle pour ceux qui finissent par comprendre. La réalité, c’est qu’il n’en est rien et que ça n’a jamais été vrai.

Quel régime pour tenir la Finance ?

Lorsqu’on évoque la finance, il faut entendre ici la haute finance internationale, celle qui n’a pratiquement aucune frontière. Et on peut constater que, de tout temps, cette finance a toujours su s’accommoder des régimes en place. Elle a continué à faire son trou et à dicter ses propres lois. En République comme en monarchie, dans un système parlementaire ou bien sous la dictature d’un régime totalitaire, la finance conserve sa place. Au fil du temps, elle s’adapte pour avancer sans être inquiétée. C’est d’autant plus facile avec un système totalitaire, ceux qui tiennent les rennes du pouvoir étant plus souvent corruptibles.

Il existe pourtant un système contre lequel la finance ne pourrait pratiquement pas agir en toute liberté et serait, en quelque sorte, tenue en laisse. Les rôles y seraient diamétralement inversés. Et les financiers le savent pertinemment bien depuis des siècles. Ils le savent en tous cas assez pour maintenir leur emprise sur les systèmes actuellement en place. Ce système, c’est la véritable démocratie. Dans un de ces systèmes que nous connaissons ou avons connu, il n’est guère difficile de corrompre les gens qui sont aux postes de pouvoir dans un pays. Mais il convient dès lors de constater que s’ils occupent les postes, le véritable pouvoir reste dans les mains des financiers. Dans une authentique démocratie, le pouvoir étant dans les mains des citoyens, jamais un financier ni un groupe de financiers ne pourraient tous les corrompre.

Où commence la finance ?

La finance commence par la gestion de la monnaie d’une nation. Si on identifie le financier comme un adversaire, alors la logique la plus élémentaire interdit de lui confier la gestion de la monnaie. Ceci n’a bien entendu jamais été mis en œuvre par monsieur Hollande pour donner corps à ce qui s’est avéré n’être qu’un vœu pieux. On pouvait par la suite difficilement espérer que les choses allaient changer avec un ancien banquier de chez Rothschild, ce dernier n’ayant globalement présenté pour tout programme que « Pensez printemps les amis ! ».

Ces messieurs avaient oublié une règle qu’avait donné Louis IX, dit Saint Louis, il y a déjà plusieurs siècles : « Le premier devoir d’un roi, c’est de battre monnaie. ».

Et aujourd’hui, la plus grande partie de la monnaie en circulation est créée par des banques à partir de rien et prêtée moyennant un intérêt qui lui n’est pas créé. Ce détail particulier rend la dette impossible à rembourser en totalité puisque la somme du capital et de l’intérêt dépassent le total de la monnaie créée. En outre, cette forme de création monétaire ne repose sur rien de tangible et ne correspond pas à des richesses réelles, les banquiers ayant fait de la monnaie une valeur en soi. Mais cet argent ne vaut rien, pas même le prix du papier sur lequel il est imprimé.

Cette technique de parasitisme élaboré repose sur le fait que, globalement, la très grande majorité des gens sont honnêtes et s’échinent pour rembourser ce qu’ils ont emprunté. Pour ce faire, ils travaillent fort. Mais le banquier ne s’est guère usé la santé, il a simplement utilisé de quoi écrire des chiffres, a nommé cela « argent » et l’a prêté en disant qu’il en était le propriétaire. Et il justifie la demande d’un intérêt au motif qu’il doit être payé pour ses services et les risques qu’il prend de n’être pas remboursé.

Comment se protège-on durablement ?

La pire menace n’aura jamais un aspect inquiétant ni redoutable, bien au contraire, elle se fera passer pour désirable : ce sont la propagande et la manipulation. La prudence, vertu cardinale, impose la circonspection lorsqu’une personne déclare être notre ami et œuvrer pour notre bien, surtout lorsqu’on ne lui a rien demandé du tout, et bien davantage encore si elle aspire à obtenir en retour un avantage quelconque. Les flatteurs sont des experts du parasitisme. Ils ont la bouche pleine de promesses plus séduisantes les unes que les autres. Mais attention, en manœuvrant de la sorte, l’escroc attise le vice de chacun, lui laissant croire à un avenir meilleur et à des avantages qu’il serait l’un des rares à obtenir, il flatte l’égoïsme et cultive la cupidité individuelle de ceux qui l’écoutent.

Il appartient donc à chacun de mesurer la validité du propos d’un individu à l’aune de ses actes. Le simple bon sens impose aussi de se demander quel recours sera disponible si on se rend compte plus tard qu’on a été trompé : il y a fort à parier qu’on aura plus que ses yeux pour pleurer. Mais l’escroc le sait aussi et multiplie d’autant plus les promesses, comptant sur le fait que ces tromperies ne seront révélées que l’une après l’autre dans un délai qui pourra s’étaler suffisamment dans le temps pour que les victimes puissent encore croire que si une tromperie est avérée aujourd’hui, il reste ce qui a été promis pour demain.

C’est une course sans fin, aucune ne sera finalement tenue. Une autre de ses techniques consiste à faire culpabiliser son auditoire en rendant ce dernier responsable des malheurs à venir si on adopte pas sa vision. La technique est plus subtile parce qu’elle en appelle aux valeurs de bonne moralité de l’auditoire face à une situation dont on masque le coté hypothétique et en dramatisant quelque peu. Or les émotions, au même titre que la colère, sont souvent bien mauvaises conseillères en pareil cas.

Et si on ne réagit pas, espérant contre toute attente en un possible retournement de situation, au fur et à mesure de la découverte de l’escroquerie, on pourra être tenté de se laisser aller à la résignation, laissant alors plus libre encore le champ d’action de l’escroc qui se cachera de moins en moins derrière des paroles mielleuses et des promesses farfelues.

On peut éviter de se précipiter sous le coup de l’émotion lorsqu’on entend un tel propos. La place de chef est toujours convoitée par plusieurs individus, mais tous n’ont pas le même discours. Dès lors, la patience, l’écoute et l’analyse peuvent permettre de découvrir des contradictions entre les uns et les autres tout à fait surprenantes : dans un régime parlementaire, les candidats peuvent ainsi se montrer bien involontairement sous leur vrai jour lorsqu’on écoute leurs adversaires, et ça fonctionne dans tous les sens bien entendu.

Si on prend la peine de vérifier les dires des uns et des autres, on a de bonnes chances de découvrir que tous ou presque mentent, ou encore que leurs discours sont opportunément incomplets. Mais un tel système politique reste difficile à contrer dans la mesure ou se présenter soi-même à un scrutin demande des investissements assez considérables, tant humainement que financièrement. Or le financier qui manipule tout le monde, et surtout finance tout le monde, ne lèvera même pas le petit doigt pour un véritable démocrate, trop conscient qu’il est du danger que cela représente pour la bonne marche de ses affaires, sauf bien entendu s’il réussit à le corrompre.

Cela étant, il ne saurait y avoir d’authentiques démocrates dans un système de représentation parlementaire : une véritable démocratie n’a pas de parlement, ce sont les citoyens eux-même qui forment un immense parlement.

Sortir de là ?

Une véritable démocratie commence par des citoyens qui écrivent eux-même leur constitution définissant les règles du pouvoir. Ce sont aussi ces mêmes citoyens qui légifèrent. Le gouvernement n’est qu’un organe exécutif qui n’a pas la voix au chapitre en matière législative, sauf, dans une certaine mesure et sous contrôle citoyen strict, sur ce qu’on nomme les pouvoirs régaliens que sont la défense, la justice et la monnaie.

Exercez-vous, apprenez en participant aux ateliers constituants, voire en les créant s’il n’y en a pas chez vous. Peu importe que ce qui en sort soit réellement valide ou non, faites-le à titre d’exercice. Lorsque le système actuel va exploser, et on peut être certain qu’il finira tôt ou tard par exploser, il faudra être prêts. Gardez bien à l’esprit que les voyous le sont d’ores et déjà depuis bien plus longtemps, et que si on ne réagit pas au moment opportun, ils ne manqueront certainement pas leur chance.

D’autres articles dans ce blog pourraient vous inspirer, quelques idées dont vous pourriez vous emparer pour les développer à votre convenance sont à votre disposition. Et vous pourriez par exemple commencer par vouloir vous organiser, et pour cela, il faudrait un outil adapté : participez à la création de cet outil.

Conseils de base

Enfin, suivez des règles de bon sens élémentaire : ne réagissez pas sous le coup de l’émotion, enregistrez, notez et prenez le temps de l’analyse pour revenir plus tard avec vos propres arguments. Ne validez jamais un choix qui n’aura pas été mûrement réfléchi, vérifié et analysé dans tous les sens, même si les apparences le montrent au premier coup d’œil comme valable. Pensez certes aux termes de ce choix, mais tâchez aussi de penser aux non-dits, à ce qui est implicite mais jamais exprimé : ce genre d’astuce est redoutable parce que plusieurs personnes ne verront pas nécessairement les mêmes. Mettez absolument tout sur la table, et surtout les non-dits. Le choix final doit être écrit, soigneusement détaillé, exprimé avec le vocabulaire approprié, et ne doit pas présenter d’ambiguïté. N’employez jamais de synonymes par commodité, quitte à devoir faire des répétitions.

Exercez-vous au tirage au sort : découvrez par la pratique les avantages et les limites de ce système. Définissez les rôles, les prérogatives qui s’y rattachent ainsi que les limites de ces prérogatives en établissant dès le départ les sanctions qui pourront être appliquées en cas de violation de ces règles. Ne soyez pas exagérément sévères, cela pourrait vous être appliqué à vous-même, mais réprimez une indulgence coupable que celui qui est insuffisamment sanctionné pourrait malgré tout vous faire à terme payer fort cher.

En toutes choses, privilégiez toujours la vertu au vice, soyez des exemples pour ceux qui vous côtoient. Sur l’instant et à court terme, cela pourrait sembler ennuyeux à mourir, d’aucuns trouveront cela d’un autre âge et prétexteront que nous sommes au troisième millénaire pour justifier un modernisme qui n’a pourtant pas lieu d’être. Vous mesurerez tout le fruit de ces efforts à long terme. Le choix est simple : soit vous voulez la démocratie, vous la voulez ardemment, et vous devrez vous astreindre à un minimum de discipline, soit vous avez d’ores et déjà abandonné et personne ne pourra alors plus rien pour vous.

Ce qui est présenté ici n’est en rien une découverte, Montesquieu écrivait :

Il ne faut pas beaucoup de probité, pour qu’un gouvernement monarchique ou un gouvernement despotique se maintienne ou se soutienne. La force des lois dans l’un, le bras du prince toujours levé dans l’autre, règlent ou contiennent tout. Mais, dans un État populaire, il faut un ressort de plus, qui est la VERTU.

« De l’esprit des lois », Livre III, chapitre III – Du principe de la démocratie.

Ce n’est donc pas nouveau, mais le remettre au goût du jour n’est pas inutile en cette période troublée. Mais peut-être convient-il de développer quelque peu le raisonnement qui conduit à cette conclusion. Chacun ici-bas aspire à une vie tranquille, à voir grandir ses enfants en sécurité et convenablement instruits, à voir ses anciens couler sereinement les dernières années de leurs vies, à ne pas devoir être en permanence inquiet du lendemain. Chacun souhaite également pouvoir librement dire ce qu’il pense ou faire ce qu’il veut.

Cependant, afin que la vie en société soit harmonieuse, il est indispensable d’appliquer quelques règles, à commencer par le respect d’autrui et le respect de la liberté d’autrui qu’on souhaite pour soi-même. Respecter les autres ne se limite en outre pas à simplement les laisser vivre comme ils l’entendent, c’est également vivre soi-même de telle sorte que ça ne leur nuise pas ni que ça entrave leur propre liberté d’action ou de pensée. C’est être responsable de ses propres actes, terme qu’il faut entendre au sens « d’avoir une réponse », d’être prêt à justifier ses actes si d’autres y trouvent des motifs d’y faire grief.

Chacun aura donc beaucoup à gagner en cultivant la vertu et des valeurs morales irréprochables. Nous le savons tous : il n’est nul besoin d’être grand clerc pour comprendre que des individus sans morale appuyant leurs valeurs personnelles sur le vice nuisent éventuellement aux autres. S’ils peuvent en tirer un bénéfice, leur scrupules s’effaceront. Leur approche est d’abord égoïste. Mais on peut aussi observer que pour se faire admettre en société, leur discours est bien éloigné de leurs actes. Ils mentent. Jamais l’homme vertueux n’a besoin de faire des contorsions pour s’exprimer. La vérité a cette caractéristique qu’elle dure dans le temps. Le mensonge au contraire appelle d’autres mensonges et avec le temps, il devient de plus en plus compliqué de rester cohérent jusqu’au moment où les contradictions deviennent flagrantes.

La source du parasitisme

Depuis que l’homme arpente la Terre, il a eu besoin de se nourrir, de se vêtir et d’avoir un abri. Pour ce faire, il a toujours eu besoin de faire quelques efforts plus ou moins importants selon les circonstances. Mais lorsqu’un individu a commencé à développer un égoïsme de plus en plus important, il a également développé un discours pour convaincre les autres de lui fournir ce dont il avait lui-même besoin. Il est en effet moins fatigant de gagner son pain à la sueur du front des autres que du sien propre. Et il suffit quelque fois de peu de chose pour déclencher ce genre de comportement.

Un membre de la société d’une santé fragile et physiquement dans l’incapacité de subvenir à ses propres besoin survivra grâce à la générosité des autres. Cela peut être suffisant pour déclencher la jalousie d’individus égoïstes qui n’ont rien à faire d’un malade. Ces peu louables personnages ne voient pas pourquoi lui serait nourri, vêtu et logé sans devoir faire d’effort alors qu’eux-mêmes devraient en faire.

Celui voulant parasiter les autres ne l’annoncera bien entendu jamais de la sorte. Il emploiera différentes méthodes, il pourra simuler la faiblesses, appelant ainsi la générosité naturelle des autres et exploitant ces qualités à son propre service. Il y a aussi celui qui usera de la force s’il en a les moyens, mais c’est parfois plus risqué. Si les autres sont solidaires et se regroupent, le parasite musclé risque fort de rencontrer quelques solides obstacles. Mécaniquement, il se fera remettre à sa place, voire bannir de la société qu’il a tenté de tromper.

L’image peut paraître simpliste. Si on la transpose sur notre société actuelle, il n’est pas très difficile de mettre des noms sur les égoïstes qui nous entourent, sur les plus généreux non plus d’ailleurs. Mais dès lors qu’on peut prendre conscience de cela, on doit faire un choix. À quel choix de société auquel aspire-t-on le plus : celui des parasites ou bien celui du partage ?

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