Billet d’humeur : la médiocrité de certains contestataires

Les politiques bancaires internationales ont ruiné la Grèce qui est encore loin de la sortie de crise, et la France n’est pas à l’abri de manœuvres tout aussi criminelles de banksters sans scrupules. Existe-t-il des solutions ?

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Je me suis rendu hier soir à une présentation proposée par un organisme local tentant d’apporter un peu d’assistance vers la Grèce qui subit depuis des années à une mise en coupe réglée et un pillage systématique par ses propres autorités sous la férule de la troïka européenne en complicité avec le FMI.Ruine grecque

Le thème principal était donc la dette de la Grèce, avec en filigrane ce qui nous attend en France et la lutte contre les banques qui n’ont plus rien d’humain, leur priorité principale étant le profit. Un document de présentation était proposé, et, à sa lecture, j’ai pu voir un panorama de la situation sous la forme d’un constat. En revanche, rien sur les solutions possibles. J’ai donc attendu la présentation par un orateur qui aborderait peut-être cette phase de la réflexion.
Notez que je ne cite pas l’organisme en question ni aucun nom de personne, d’abord parce que je ne tire pas sur les ambulances, ensuite parce que ce serait tout à fait superflu dans mon propos, l’idée que je souhaite souligner ici étant l’importance de la cohérence et de certaines obligations auxquelles il convient de se soumettre lorsqu’on s’adresse au public en quête d’information.

Les formes de dettes codifiées en droit

J’ai été assez estomaqué en entendant qu’il existait en droit une codification sur les dettes :

  • La dette illégale : la dette est contractée en violation du droit voire même de la constitution;
  • La dette illégitime : les finances empruntées ne servent pas l’intérêt général, comme par exemple le financement des pertes des banques;
  • La dette odieuse : le créancier sait que le prêt sera mal utilisé et détourné du but officiellement déclaré;
  • La dette insoutenable : le remboursement du prêt met en péril les besoins fondamentaux.

Or il apparaît que quelle que soit la version appropriée pour désigner la dette grecque, les banques ont failli à leurs obligations de prudence et de conseil.

Jusque là, je n’ai rien appris de nouveau, et on peut appliquer la même chose à n’importe quel pays du monde.

Quelles solutions ?

C’est à ce stade que ça s’est gâté. Autant le constat était argumenté et logique, autant l’approche vers les pistes de solutions a révélé toute l’incurie de certains personnages. Ainsi, l’orateur a évoqué deux pistes :

  1. Une nationalisation des banques;
  2. La création d’un genre de conseil de surveillance citoyenne du système bancaire.

Il n’a guère insisté sur la première option, en revanche a évoqué des discussions en cours notamment avec des responsables de la France insoumise en France et avec des responsables de Podemos en Espagne… C’est là que j’ai décroché. Envisager une solution avec ces formations politiques exclue a priori la sortie de l’Union Européenne. Donc la solution ne pourra pas fonctionner à moins de violer les traités… fin de l’histoire.

Je n’étais pas content

Je n’ai finalement pu résister qu’environ 20minutes. C’était tel que ce à quoi je m’attendais : yakafokon, ça m’exaspère à un degré assez considérable.

J’ignore le nom de l’orateur, et honnêtement je m’en cogne, de ce que j’ai compris, il a bossé dans un ministère et a participé à un audit sur la dette grecque. Il a parfaitement dénoncé le mécanisme ayant été mis en place pour piller la Grèce. La suite était nettement moins bonne. J’avais envie de hurler, ce dont je me suis abstenu bien entendu, préférant m’orienter vers la salle à manger où je me suis consolé de cette médiocrité crasse avec l’excellence du chef dans sa préparation d’un magret de canard au poivre gris.

L’évocation de la création d’un genre de comité/commission/nommez-ça-comme-vous-voulez « solidaire » pour contrôler la politique monétaire et le système bancaire m’a quelque peu agacé. Ce cornichon à roulettes n’a pas une seule fois évoqué la prise de contrôle de la monnaie elle-même. Donc soit il n’a rien compris au système, soit il est complice de ce même système. Bref, je me suis éclipsé avant de ne plus tenir et de faire un esclandre contre ce charlatan.

Existe-t-il une solution ?

Je maintiens que oui, et le pire c’est qu’elle est simple. Cependant, sa mise en œuvre ne le sera pas du tout. Une première étape, c’est un changement complet de régime politique en le remplaçant par une démocratie, entendez par là une authentique démocratie. Sur ce point, je ne peux que vous inviter à visiter la proposition que je fais sur ce point ici même.Il va de soi que ça implique impérativement la sortie de l’Union européenne afin que l’État reprenne ses pouvoirs régalien et que le pays retrouve sa pleine et entière souveraineté.

La suite ne sera pas plus simple à construire. Je ne l’ai jamais entendue dans un quelconque discours politique, même pas par les plus démagogues de nos politiciens de foire. Cette solution va en outre faire s’offusquer toute la bien-pensance, et tous les banquiers et les économistes (ou prétendus tels) vont hurler comme des cochons qu’on égorge parce qu’il va s’agir de redonner à l’État son pouvoir régalien de battre monnaie et une compétence exclusive sur la monnaie. Je réfléchis à cette question depuis une vingtaine d’années et la question n’a rien d’évident, mais la solution a commencé récemment à m’apparaître. Je ne suis cependant pas encore en mesure de la présenter pour l’instant. Mais elle est basée sur le droit exclusif de l’État de battre monnaie, et donc l’interdiction pour n’importe quelle banque privée de produire de la monnaie à partir d’un courant d’air, et interdiction de prêter de l’argent qu’elles ne posséderait pas en propre. La solution pourrait sembler terriblement radicale et invraisemblable au premier abord, mais avec les explications, ça deviendra infiniment plus évident. Et je doute qu’il existe beaucoup de monde qui puisse raisonnablement envisager de sauver une grosse poignée de banquiers privés au dépends de milliards d’individus. J’ajoute que ce que je propose est et restera compréhensible par n’importe quel individu capable de savoir à peu près lire. L’idée en arrière-plan de cette accessibilité, c’est que si tous comprennent le pourquoi des choses, il devient notablement plus compliqué de les tromper, ça signerait donc aussi la fin des politiciens corrompus qui ne pourraient plus enfumer le public. Mais j’y reviendrai.

Les questions induites

Qui sont donc ces gens qui prétendent défendre les autres dans ce genre de réunion ? Qui sont donc ces « yakafokon » qui pérorent sans réfléchir ?
En apparence, l’orateur de cette soirée ne payait pas de mine, il a tout du citoyen ordinaire, mais je ne peux m’empêcher de me demander quels avantages il retire de la diffusion de ce genre d’élucubrations. Je ne prétendrai même pas qu’il ait pu être payé, mais l’idée qu’il ait été savamment manipulé avec quelques avantages pratiques (non monétaires) ne peut être totalement exclue. Du coup, il était probablement de bonne foi… mais d’une médiocrité consternante. S’adresser au public pour présenter quoi que ce soit, c’est se poser en référence, ce qui implique une lourde responsabilité dont beaucoup ne semblent pas faire grand cas ni même se rendre compte.

Peut-être que ça vous a également inspiré d’autre questions, n’hésitez pas à les poster en commentaire.

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