L’état actuel de notre monde nous l’impose. Il va falloir changer beaucoup de choses. Il faut éradiquer la corruption à tous les niveaux de la société.
Une révolution ? Ho que oui, mais pas du tout celle à laquelle la plupart d’entre vous pensez.
Changer ? D’accord, mais qui ou quoi ?
Beaucoup reprochent, à fort juste titre il est vrai, la corruption dans le gouvernement et les instances dirigeantes en général. Lorsqu’on assiste à des successions de déclarations et de décisions toutes plus absurdes les unes que les autres, on a raison de s’en plaindre. On attend de ces responsables des choix éclairés, logiques et cohérents. On attend d’eux qu’ils soient exemplaires et soient des modèles pour tous, des modèles d’honnêteté, de probité. Dire que nous sommes très loin du compte est un doux euphémisme.
Mais nous ne nous posons pas les bonnes questions. Et surtout, nous ne ciblons pas les bons responsables.
Quels « bons responsables » ?
Quelques-uns répondront rapidement : des officines occultes, des banquiers apatrides et qui d’autre encore ? Ho ceux-là aussi ont certes une part plus que notable de responsabilité. Pourtant, ce n’est pas encore la bonne cible. Mais qui alors ?
La vraie réponse se trouve, pour énormément de monde, dans le premier miroir venu. . . et là, j’entends déjà les questions de plusieurs : « Mais de quoi suis-je donc responsable ? ». Tout simplement d’un manque singulier de vigilance. Par facilité, peut-être bien un peu de paresse intellectuelle, ou encore d’un peu d’orgueil mal placé. Chacun s’est fait endoctriner à un degré plus ou moins inquiétant. Et le résultat, ce sont des choix assez peu conformes avec les résultats attendus. Des choix peut-être vieux de quelques années, mais cela ne change rien, les conséquences actuelles nous affectent tous.
Manifester, revendiquer, pour changer quoi ?
On ne peut reprocher quoi que ce soit à quiconque si l’on est pas soi-même irréprochable. Sur la base de ce principe, plus personne ne peut plus rien dire. Il s’en trouvera pourtant pour dire « À coté de ce qu’ils font, ce que je fais n’est rien. ». C’est oublier un peu vite les fondements d’un vieux proverbe.
Qui vole un œuf vole un bœuf.
On ne justifie pas une faute par la faute plus grande de quelqu’un d’autre. On peut reprocher à un politicien de mentir comme un arracheur de dents. Mais on ne peut pourtant lui en faire grief si l’on ment soi-même, fût-ce dans d’infiniment moindres proportions. Un mensonge reste un mensonge, quelle que soit sa taille. Et beaucoup se mentent d’abord à eux-même.
Des sentences ambiguës
Le grand truc qu’on voit souvent, en particulier sur les réseaux sociaux, c’est un conseil qui se veut issu de la sagesse : « Ne comptez que sur vous-même ».
On laisse ainsi entendre que vous devez être prudent avec ce que vous entendez de gens que vous ne connaissez pas mais qui vous invitent à changer. Ça a l’aspect de la prudence, l’odeur de la prudence, mais ne vous y trompez pas, ça n’en est pas : c’est d’abord une incitation à l’orgueil. Le piège est subtil, je vous l’accorde. Mais alors me direz-vous, où est-il ce piège ? Et la question est des plus légitimes. On vous laisse croire que la solution ne peut venir que de vous-même, quelle que soit la menace. Mais bien entendu, lorsque la menace dépasse très largement vos capacités personnelles de défense, vous n’aurez aucune raison de nourrir un optimisme béat, en revanche, on peut ainsi réussir à instiller en vous une peur sourde.
Mais il ne faut pas pour autant tomber dans la paranoïa, l’intention pouvait parfaitement être bonne. Elle vient simplement de personnes qui pensent qu’en redistribuant les sentences de leurs modèles elles feraient une bonne action.
Mais alors sur qui compter ? Que faudrait-il changer dans nos relations ? Si en effet on ne peut pas se fier aveuglément aux autres ni compter uniquement sur soi-même, la question est logique. Mais elle est posée depuis une perspective inappropriée. Considérez alors ceci : personne ne vit en ermite, chacun au fond de sa grotte sans jamais échanger avec ses contemporains. Nous avons un besoin naturel de fréquenter d’autres personnes. La première chose à faire est bien entendu de choisir ses fréquentations en privilégiant les bonnes et en écartant les mauvaises.
Changer commence pas une prise de conscience
Le 1er juin 1980, dans une homélie prononcée au Bourget, le pape Jean-Paul II demandait :
France, Fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ?
La France s’est bâtie à partir de la bataille de Tolbiac lorsque Clovis, face à un ennemi supérieur en nombre, s’est tourné vers « le Dieu de Clothilde » et lui a fait une promesse :
Dieu de Clothilde, donne-moi la victoire et Tu seras mon Dieu !
Et Clovis a remporté cette bataille. Il a dès lors respecté sa promesse et s’est fait baptiser par Saint Rémy le 25 décembre 496. Ce sacre est aussi le sacre de la nation qui devient alors la « fille aînée de l’Église ».
Par la suite, il s’est attaché à rassembler toutes les tribus de la Gaule en une nation unique. Cette construction s’est faite sur les valeurs véhiculées par l’Église, donc à la base sur « les dix commandements ». Une loi simple qui, en quelques articles, couvre tout ce qu’il faut pour que tous vivent en harmonie. Croire en Dieu, ne pas voler, ne pas faire de faux témoignage, ne pas convoiter ce qui appartient à un autre, ne pas tuer, en somme, ne pas nuire à autrui : rien d’incompréhensible ni d’impossible à respecter.
Le Diable est dans les détails
Mais voilà, au fil des siècles, bien des hommes peu scrupuleux ont abusé de leur pouvoir pour édicter des lois précisant tel ou tel détail. À terme, nous nous retrouvons avec des codes très nombreux avec, dans certains cas, une manière prétendument légale de contourner voire de violer l’un ou l’autre des dix commandements de base.
Cette multiplication des lois n’est certes pas uniquement le fait d’un pouvoir laïc. Bien des clercs se sont également livrés à ce genre de pratiques plus que discutables. Par ailleurs, cette profusion de textes a mis la loi hors de portée du commun des mortels. Il faut être un juriste dûment formé dans ce sens pour comprendre le jargon technique. Ainsi, se présenter devant un tribunal en étant pas secondé par un avocat, c’est prendre un risque accru d’être débouté.
Il y a sans doute pire : compte tenu du nombre de lois, on peut sans risque mettre au défi n’importe quel juriste de France et de Navarre de maîtriser tous ces textes. Mais si un juriste ne les connaît pas tous, comment espérer qu’un individu ordinaire les connaisse et s’y soumette ?
On a les chefs qui nous ressemblent
Qui donc a choisi ceux qui gouvernent ? Et sur quels critères ont été choisi ces élus ? Sur la base de quelles valeurs morales a-t-on établi les mandats électifs ?
Croyez-vous qu’une majorité de gens aux valeurs morales saines choisiraient des gens corrompus ? Chacun, individuellement, a une part de responsabilité dans la situation de la nation toute entière. C’est du reste dans cet état d’esprit qu’a été rédigé mon essai sur la démocratie. Mais jamais la France ne retrouvera son lustre ni son prestige si elle continue à oublier Dieu. Il appartient à chacun de faire son propre examen de conscience et de prendre ses responsabilités.
Beaucoup se sont scandalisés lors de l’incendie de Notre Dame de Paris. Malheureusement, beaucoup n’ont considéré qu’un bâtiment du patrimoine national et non ce qu’il représentait. Mais est-il rationnel de s’offusquer de la dégradation d’un tas de cailloux ? Ho c’était certes de fort jolis cailloux, des dentelles de pierre taillées avec talent par des centaines de mains expertes, mais ça reste un tas de cailloux inertes. Mais cette cathédrale n’a pas été bâtie pour l’amour de l’art. C’était d’abord un temple pour la gloire de Dieu.
Pour ceux qui croient et qui sont disposés à changer, il nous a été enseigné que ne peuvent gouverner que ceux à qui Dieu confie le pouvoir. Si de mauvais gouvernants sont mis en place, ce n’est pas à Dieu qu’il faut le reprocher, mais à nous-même qui ne nous montrons pas dignes d’avoir des chefs intègres.
Pensez-y, méditez sur ces questions et agissez selon votre conscience.
Une réflexion sur « Changer est devenu un impératif »